Edouard J. Réquin to Cary T. Grayson

Title

Edouard J. Réquin to Cary T. Grayson

Creator

Réquin, Edouard, 1879-1953

Identifier

WWP21484

Date

1917 June 8

Description

Colonel Edouard J. Réquin of the French General Staff outlines his ideas for transporting American military men to the battlefields of World War I to Cary T. Grayson. Written in French.

Source

Cary T. Grayson Papers, Woodrow Wilson Presidential Library, Staunton, Virginia

Language

French

Text

Dear Admiral Grayson

Misses Grayson a mis tant de complaisance et de grâce à traduire quelques une de mes pensées dimanche dernier que je lui demande la permission de revenir sur deux points essentials.

(1) Le premier point est la nécessité et l’urgence d’établir un plan de transport des troupes américains en France, au moins dans les grandes lignes. Vous comprendrez aisément qu’une grande armée, comme sera la vôtre, ne peut pas vivre au jour le jour—qu’il y a pour le commandement américain et pour le commandement francais agissant en étroite collaboration, des prévisions a faire pour plusieurs mois a l’avance. (organisation de la base ou des bases maritimes en France—des lignes de transport—des camps et enfin du plan d’opérations...) Ce plan de transport qui dépend d’une part de vos possibilités militaires, d’autre part de vos possibilités maritimes ne peut être conçu et appliqué que par l’autorité militaire et maritime compétente et responsablé. L’ideé que j’ai entendu émettre ces jours derniers d’employer les bateaux indifférement à des transports commerciaux et à des transports militaires conduirait au désordre, à l’impuissance et aux plus graves accidents sure mer. Il faut donc fixer le nombre de bateaux attribués aux transports des troupes et de leur matérial, et confier ce service à la marine (organe d’éxécution) agissant d’après les orders de l’Etat Major Général (organe de direction) qui traduit par des actes les décisions du chef de l’Etat.

Ce n’est pas à moi d’apprécier quel est le tonnage que le gouvernement Fédéral décidera d’attribuer aux transports militaires exlusivement; mais je ne crois pas me tromper en affirmant que pour transporter et entretenir une veritable armée en France, ce tonnage ne devrait pas être inferieur à 600,000 tonnes et qu’il devrait être augmenté dans la suite.

D’après mon expérience personelle des transports en Méditerranée, j’estime que les navires allemands saisis sont les mieux appropriés par leur capacité et leur vitesse à ce genre de transports. En employant des navires rapides pour transporter les hommes ou en perd relativement très peu. Je recevrai prochainement le pourcentage de nos pertes en hommes, matériel, approvisionements pour des transports que dépassent 600 000 hommes et vous serez étonné de la faible proportion des pertes en hommes.

(2) J’apprécie l’effort entrepris dans ce pays pour instruire un corps de 40 000 officiers de réserve. Mais je crois qu’on oublie l’importance et l’urgence de former en même temps d’excellents Etats Majors et d’excellents artilleurs (officiers). Les uns et les autres doivent être preparé à résoudre tous les problèmes de la guerre moderne: cela ne s’improve pas. La responsabilité qui incombe aux Etats Majors et aux officiers d’artillerie, pendant la bataille, est si grave qu’il faut les mettre sans retard en état de la supporter. C’est pour vous éviter nos cruelles expériences que la France a proposé—de recevoir dans ses écoles de le 3 mai un certain nombre d’officiers américains pour en faire des instructeurs destinés à vos écoles.—d’enoyer quelques officiers français très bien choisis comme conseillers techniques à la disposition de l’Etat Major américains (c’est dans ces conditions que je travaille au War College aux projets d’organisation et d’instruction de vos troupes)—enfin de vous donner, si vous le désirez, l’école de Saumur pour en faire une école américaine d’officiers d’artillerie.

Je suis persuadé que votre Etat major répondra à ces propositions mais pourquoi attendre aussi longtemps? Un mois de retard est beaucoup dans une guerre où chaque jour creuse autant de tombes!

Moi qui ai vu les plus belles vagues humaines mourir devant des fils de fer... quand ils n’étaient pas détruits par le canon, je pense que mon devoir est de vous répéter: “Instruisez vos officiers d’Etat major et d’artillerie pour conserver les existences de vos superbes garçons!”Je voulais être bref; j’ai été trop long. Je m’en excuse—auprès de Misses Grayson à laquelle je vous prie de transmettre mon respectueux hommage—auprès de vous que je puis assurer de tout mon dévouement.

E Réquin

Original Format

Letter

To

Grayson, Cary T. (Cary Travers), 1878-1938

Files

http://resources.presidentwilson.org/wp-content/uploads/2017/02/D06356A.pdf

Citation

Réquin, Edouard, 1879-1953, “Edouard J. Réquin to Cary T. Grayson,” 1917 June 8, WWP21484, Cary T. Grayson Papers, Woodrow Wilson Presidential Library & Museum, Staunton, Virginia.